|
Le département de la Charente-Maritime abrite environ 110 000 hectares des quelque 200 000 hectares de marais du Littoral atlantique (du Morbihan à la Gironde). La pérennité de ces milieux repose sur une gestion équilibrée qui associe préservation de la biodiversité et maintien d’une agriculture durable spécifique aux zones humides. |
Ces marais constituent de vastes zones humides rétro littorales et le long des grands fleuves (la Sèvre Niortaise, la Charente, la Seudre et la Gironde) et de leurs affluents (la Boutonne et la Seugne).
On distingue six grands ensembles : → Le marais Poitevin (doux) alimenté par la Sèvre-Niortaise et le Curé. L’ensemble de ses canaux convergent vers la baie de l’Aiguillon. → Les marais de Rochefort Nord : alimentés par le canal de Charras ainsi que par la station du Pont Rouge. → Les marais de Brouage : alimentés par l'Arnoult, le canal Charente-Seudre et le canal de Broue. → Les marais de la presqu’île d’Arvert et de bordure de Gironde : ils s’écoulent en Seudre ou en Gironde. → Les marais de bordure de Charente, de Boutonne et de Seugne (doux). → Les marais de la Seudre et des Iles |
|
|
|
Longtemps évitées et considérées comme inhospitalières, voire hostiles, les zones humides des marais doivent leur richesse au fonctionnement d’un dispositif hydraulique créé et géré par l’homme.
→ Avant les aménagements, les marais littoraux étaient d’anciens golfes marins sillonnés de nombreux chenaux. Ils se sont formés sous l’effet d’une importante sédimentation fluvio-marine qui s’est accumulée formant une épaisse couche d’argile : la brie.
→ Entre le Xe et le XIIIe siècles, les abbayes engagent l'assainissement de ces terres délaissées par les seigneurs, mais les guerres de religion interrompent ces opérations. En 1599, après trois siècles d'abandon, Henri IV promulgue l'édit relatif à "L’assèchement des Marais de France et des Lacs". Pour conduire les opérations, il fait appel à Humphrey Bradley, ingénieur hydraulicien hollandais qu'il nomme "maître des digues du royaume".
→ Fin XVIIIe/début XIXe, Rochefort qui connaît des problèmes sanitaires notamment de paludisme, rétablit les canaux de drainage et reprend les travaux de dessèchement. Une loi impose le regroupement des propriétaires en syndicats de marais responsables de l'entretien des réseaux.
→ Quelques dates des XXe et XXIe siècles
Les marais doux (95 000 ha) | Ils sont exclusivement alimentés par de l’eau douce et réaménagés à des fins agricoles. On distingue :
Il existe deux types de marais desséchés :
|
|
|
Les marais salés (15 000 ha) | Ils sont exclusivement alimentés en eau salée par l’intermédiaire d’un réseau de digues, chenaux et "ruissons". En Charente-Maritime, ce sont : les marais de Ile de Ré et de l’Ile d’Oléron les marais de la Seudre; On distingue :
|
|
Les marais sont aujourd'hui reconnus comme indispensables aux équilibres naturels et territoriaux. Les bénéfices qu’ils procurent sont multiples : paysages de qualité, biotopes spécifiques, réservoirs de biodiversité ordinaire et remarquable, contribution à la gestion qualitative et quantitative de la ressource en eau.
Mais ces territoires sont soumis à d'importantes pressions anthropiques :
Leur pérennité repose désormais sur une gestion équilibrée qui associe la préservation de la biodiversité au maintien d’une agriculture durable et spécifique aux zones humides.
Les mesures de protection :
Les principales mesures de soutien aux activités durables :
La gestion de l'eau de ces territoires est cruciale et complexe car elle doit prendre en compte plusieurs enjeux antagonistes.
En marais non endigué : échange constant entre le marais, le cours d’eau et les eaux souterraines. En hiver ces zones sont généralement inondées.
En marais endigué (marais littoraux) : la gestion de l'eau est conditionnée à l’exploitation agricole mais aussi aux risques d’inondation des zones situées en amont. Dans ces marais on distingue deux périodes de gestion :
1 – De la fin de l'automne au début du printemps : système ouvert, évacuation des excédents hydriques (pluie, nappes). Certains secteurs peuvent accueillir des crues nourricières sur les systèmes prairiaux.
2 – De la fin du printemps au début de l'automne : la demande hydrique est forte tant pour les usages que pour les milieux, les marais connaissent un fort taux d’évapotranspiration. Le système est clos, il ne laisse plus échapper d'eau à l'aval (fermeture des portes à la mer). A l’exception des zones de tourbières, il y a peu ou pas d’échanges avec les nappes plus profondes (épaisseur des argiles). Les fossés et canaux nécessitent un apport d’eau par le biais de prises d’eau à partir de cours d’eau.
Durant cette période, un arrêté de manœuvre de vannes
réglemente la fermeture et l’ouverture des ouvrages à la mer.