Protection contre les algues vertes

Mis à jour le 29/11/2018
Photo Algues vertes

De "naturel" et très limité, le phénomène de prolifération des algues vertes observé de manière récurrente sur le littoral atlantique depuis la fin des années 1970 constitue désormais une nuisance.

En Charente-Maritime, l'observation de ce phénomène reste limité à certaines côtes des îles d'Oléron et de Ré.

 

Que sont les algues vertes ? Comment et où se forment-elles ?


Des algues, vertes pour la plupart, prolifèrent en été sur certains sites. Le phénomène s’est accéléré depuis la fin des années 1970, et il représente aujourd’hui une nuisance.

→ Ces proliférations (eutrophisation) sont déclenchées par un apport excessif d’azote dans la mer qui provient des nitrates transportés par les rivières jusqu’au milieu marin. Les algues vertes se forment en mer avant d'être rejetées sur la plage par les courants.

→ Pour qu' "une marée verte" se forme en mer, trois conditions doivent être réunies :

  • une présence excessive de nutriments (en particulier azote) dans l’eau ;
  • des conditions favorables en termes de température et de lumière (ensoleillement) : les eaux peu profondes qui laissent passer plus de lumière favorisent le phénomène ;
  • conditions favorables en termes de géographie : baies fermées ou confinées limitant le brassage de l’azote dans l’eau.

Le phénomène d’eutrophisation, à l’origine de la prolifération des algues vertes, est lié à la présence de nitrates (dégradation de l'azote) lorsqu’il se produit en pleine mer. En revanche, il est lié à la présence de phosphore lorsqu’il a lieu dans les lacs.

Les nitrates proviennent aujourd'hui essentiellement des activités agricoles, notamment de l'épandage d'engrais azotés d'origine minérale ou organique. Seule une partie de l'azote épandu est absorbée par les plantes, le reste se transforme en nitrates et se diffuse dans la nature (eau, sol, air). L'eau chargée en nitrates ruisselle depuis les champs, rejoint les rivières puis la mer.

Les eaux usées domestiques et industrielles contiennent également des nitrates, mais leur taux est aujourd'hui fortement diminué par les stations d'épuration avant que l'eau ne soit rejetée dans la nature.

 

Quelles nuisances les algues vertes représentent-elles  ?


Les algues vertes représentent un risque pour la santé humaine : dans les zones où elles s’accumulent, leur décomposition entraîne le rejet d’hydrogène sulfuré, gaz toxique pour les personnes qui le respirent. L'ANSES, Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail, a publié un avis et un rapport relatifs aux risques liés aux émissions gazeuses pour la santé des populations avoisinantes, des promeneurs et des travailleurs.

Les algues vertes sont aussi la source de fortes nuisances olfactives qui perturbent les activités de loisirs. Elles peuvent également affecter l’économie locale en gênant la production conchylicole.

Enfin en mer, la prolifération excessive des algues, en formant un écran entre la lumière et les fonds marins, peut nuire à la survie d'espèces animales et végétales, et par conséquent réduire les possibilités de pêche.

En savoir plus :

Agence Nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES)

   

Une étude interrégionale de connaissance des marées vertes du littoral atlantique


La Direction Régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement (DREAL) des Pays de la Loire a engagé de mars 2013 à novembre 2014 une étude du milieu marin destinée à mieux comprendre le phénomènes des marées vertes et à identifier les facteurs de maîtrise les plus pertinents pour les différentes sites d'échouage. Cette étude interrégionale du littoral des départements du Morbihan, de la Loire-Atlantique, de la Vendée et de la Charente- Maritime a été confiée au Centre d’Étude et de Valorisation des Algues (CEVA). Le rapport a été rendu en janvier 2015.

 
Etude interrégionale Algues vertes 2013/2014

→ Le périmètre de l'étude s'étend de la presqu'île de Quiberon à l'île de Ré (Golfe du Morbihan exclu) et correspond aux secteurs qui sont les plus impactés par les apports de la Loire et de la Vilaine et sur lesquels ces phénomènes sont les moins bien connus. L’étude porte sur les platiers (croissance, arrachage) et sur les sites d’échouage. Elle permet ainsi la constitution de secteurs cohérents, associant pour chaque zone de croissance son (ses) site(s) d’échouage.

Les résultats montrent que les Iles de Ré et de Noirmoutier sont les plus concernés par des proliférations locales massives. L’étude montre également le rôle majeur des apports en nutriments de la Loire, et dans une moindre mesure de la Vilaine, sur le développement des marées vertes du littoral compris entre Presqu’île de Rhuys et Notre-Dame-de-Monts.

→ À l’échelle de la zone d’étude, les autres cours d’eau côtiers (hors Loire et Vilaine), aux bassins versants beaucoup moins étendus, et les rejets de station d’épuration contribuent peu au développement des marées vertes. Toutefois l’étude confirme l’existence de flux de nitrates en provenance de ces petits contributeurs (10% du total des flux) comparables à la surface de ces bassins versants (9% de la superficie totale). Leur possible impact local n’a par ailleurs pas été écarté par l’étude, le modèle ne permettant pas de simuler leur influence à une échelle inférieure.

En savoir plus :

Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement Pays de la Loire

Centre d’Étude et de Valorisation des Algues (CEVA)

 

Les algues vertes en Charente-Maritime


Le 24 juin 2015, s'est tenue à la Préfecture de La Rochelle une réunion sur la thématique des algues vertes dans le département de la Charente-Maritime. Les services de l’État, les élus ainsi que les acteurs socio-professionnels y participaient.
Cette réunion a permis de faire une restitution de l'étude interrégionale pilotée par la DREAL Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement des Pays de la Loire (voir ci-dessus) ; elle a également été l'occasion de faire un point départemental sur les algues vertes à partir du retour d'expérience sur les échouages dans les îles de Ré et d'Oléron.

Au vu des diverses données collectées dans le cadre de cette étude, le phénomène de dépôt d'algues vertes se limite, dans le département à certaines côtes des îles de Ré et d'Oléron.

En savoir plus :
Télécharger Le diaporama de la DDTM direction départementale des territoires de la mer présenté lors de la réunion Algues vertes du 24 juin 2015 PDF - 10,00 Mb - 14/08/2015