Exposition Le patrimoine classé de l'État en Charente-Maritime

Mis à jour le 14/09/2021

Le Patrimoine de l’État exposé sur les murs de l’hôtel de la Préfecture de Charente-Maritime est le reflet de la diversité des patrimoines bâtis dans tout le département : du dolmen de l’Age préhistorique situé à Soubise à une fontaine royale de Lupin à Saint-Nazaire sur Charente (XVIIIe siècle), de la citadelle de Vauban à Saint-Martin-de-Ré (Unesco) au pont transbordeur de Rochefort (XXe siècle) unique en France, sans oublier à La Rochelle, une cathédrale, la porte Dauphine rappelant les contours de la ville post-classique, et bien entendu, les tours iconiques du Vieux port.

À travers les photographies exposées démontrant la qualité des ouvrages construits, la présente exposition veut mettre l’accent sur la nécessité des choix de protection et témoigner de l’attachement fort de l’État pour mieux faire connaître cet héritage dont nous sommes responsables devant l’avenir.

Sources : Site gertrude-diffusion.poitou-charentes.fr, monumentum.fr

Phare des Baleines

Commune : Saint clément des baleines - Ile de ré
Adresse : 155 Allée du Phare

  

Vers 1800, le trafic maritime augmentant, le premier phare des Baleines n’était plus suffisamment efficace, de portée trop limitée avec un éclairage peu fiable pour assurer la sécurité des abords de la pointe des Baleines. On décide alors de construire deux phares, l’un à terre à proximité de la Vieille tour, l’autre en mer sur le plateau rocheux de la pointe des Baleines.
Le grand phare des Baleines, défini comme phare de premier ordre ou phare d’atterrissage, est construit puis allumé en 1854 dans le cadre du grand programme de balisage des côtes établi par le Service des Phares et Balises sous l’impulsion de l’architecte Léonce Reynaud en 1825. Ce programme prévoit la construction de phares sur toutes les côtes françaises pour permettre à tous les marins de voir un phare où qu’ils se trouvent à l’approche des côtes.
À partir de 1849 aux Baleines, commence simultanément la construction du grand phare qui est une tour octogonale en pierres calcaires de la région (Crazannes, Saint-Vaize et Le Douhet) avec un soubassement et des appareillages en granit bleu de Kersanton venu de Bretagne et de celle du phare du Haut Banc du Nord, appelé aussi phare des Baleineaux.
Ils sont allumés en même temps en 1854 et équipés d’optiques de Fresnel qui sont toujours en service. Le phare des Baleines a fonctionné au pétrole jusqu’en 1882 et a ensuite été doté d’une centrale de production d’énergie électrique à vapeur vers 1904, puis a été raccordé au réseau électrique en 1949.
Le phare des Baleineaux quant a lui a fonctionné au pétrole et a été habité jusqu’en 1927, date à laquelle il a été automatisé.


Forme de Radoub

Commune : Rochefort
Adresse : rue Toufaire

   

Cette forme de radoub est constituée de deux bassins, dont la construction a commencé en 1683 sur les plans de l'intendant et ingénieur Pierre Arnoul, mais s'est achevée seulement vers 1725 en raison de problèmes d'infiltrations. Elle est orientée de biais par rapport à la Charente pour faciliter la manœuvre des bateaux. Deux vaisseaux peuvent y être radoubés en même temps, une écluse permettant d'isoler les deux bassins. Deux innovations, par rapport à la vieille Forme, y sont introduites : elle est fermée par un bateau-porte et les parois ne sont plus droites mais en gradins, de façon à faciliter le travail à l'intérieur.
Une machine hydraulique comprenant trois chaînes à godets, actionnée par un manège à chevaux, épuise l'eau renfermée dans les bassins après la fermeture des portes. De plus, une drague à godets permet de la dévaser. Le bateau-porte d'origine, qui n'a jamais bien fonctionné, est remplacé en 1734 par des portes en bois, auxquelles on substitue un bateau-porte en fer en 1870. À partir de 1944 et de la destruction du bateau-porte, la forme s'est envasée.
La machine hydraulique a été démolie ainsi que ses substructions lors de travaux menés vers 1995. Son désenvasement permet d'y installer le chantier de reconstruction de l'Hermione entre 1997 et 2012. Un nouveau bateau-porte, construit au Pays-Bas, est installé en 2012.


Fontaine du Lupin

Commune : Saint-Nazaire-sur-Charente
Adresse : Les Fontaines

  

La Fontaine royale de Lupin est une fontaine réservoir. Son architecture est de style classique du milieu du XVIIIe siècle. La fontaine actuelle a été intégralement reconstruite en 1763 par l'ingénieur de la Marine Onésime Augias, en poste à Rochefort à partir de 1747, afin d'en augmenter le débit. Une première fontaine Royale a été bâtie vers 1676. La fontaine Lupin est un chaînon important du réseau d'alimentation en eau potable du port de Rochefort car c'est la première source captée qui permettait aux navires de l'Arsenal de se ravitailler. La fontaine royale de Lupin et son réseau hydraulique conservé quasiment intact, comprenant la Fontaine des morts (1676) et celle de Fontpourry, village situé à 3 400m de son réservoir, est un ensemble unique en France. Il s'agit d'une des trois seules aiguades pour l'avitaillement des navires conservées de nos jours (les deux autres sont à Brest et à Belle-Ile). Au début du XXe siècle, la fontaine était encore en service.


Tour de la Lanterne, Tour de la Chaine, Tour Saint-Nicolas

Commune : La Rochelle
Adresse : rue Sur-les-Murs

  

Tour de la chaine

Ouvrage faisant partie de l'enceinte médiévale, construit vraisemblablement dans le dernier quart du 14e siècle. À l'origine en retrait du chenal, il était relié par un tronçon de courtine à un petite tour de la Chaîne implantée au bord du chenal d'où partait une chaîne manœuvrée par un treuil et qui, accrochée à la tour Saint-Nicolas, permettait de fermer l'entrée du port. Épargnée lors du rasement de l'enceinte en 1629, sa partie supérieure fut endommagée en 1651 ; par la suite la tour est incorporée au domaine militaire puis maintenue dans la nouvelle enceinte de 1689. Dans la deuxième moitié du 18e siècle est construite la porte des Dames. Dans la 1ère moitié du 19e siècle, destruction de la petite tour de la Chaîne (le treuil est alors aménagé dans une sorte de puits carré) et construction d'un demi-bastion.

Tour de la Lanterne

Ouvrage de l'enceinte médiévale construite à l'emplacement d'une ancienne tour dont le 1er niveau, sans communication intérieur avec le reste de la Tour subsiste. Commencé selon Masse en 1445, il ne fut achevé que 23 ans plus tard, à l'origine il formait l'angle sud-ouest de l'enceinte médiévale et sa tourelle à lanterne servait de phare et d'amer. Conservé lors du rasement des fortifications en 1629, il fut ensuite intégré dans la nouvelle enceinte de 1689. De 1900 à 1914, restauration sur des projets de Juste Lisch, puis sous la direction d'Albert Ballu, qui lui redonne son aspect médiéval.

Tour Saint-Nicolas

Ouvrage d'entrée de l'enceinte médiévale, construit à une date non précisée, entre 1374 et 1394, sur des pilotis enfoncés dans la vase du port mais sans aménagement pour l'artillerie. Au milieu du 17e siècle, le comte du Daugnon fit édifier un petit ouvrage à corne triangulaire et araser le parapet supérieur pour placer l'artillerie sur la plateforme ; dans la 2e moitié du 17e siècle, construction d'un corps de garde ; à partir de 1695, un accès direct au 2e niveau est aménagé sous forme d'une rampe prenant appui sur la courtine. Après son classement comme monument historique en 1879, l'ouvrage est restauré extérieurement par l'architecte Juste Lisch à partir de 1884, puis intérieurement par Albert Ballu de 1901 à 1904.


Dolmen de Soubise

Base aérienne de Rochefort

  

Situés à l'intérieur de la Base aérienne 721 Rochefort, seules les personnes autorisées à entrer dans cette enceinte militaire peuvent voir ces dolmens. Ils ont été déplacés lors de la construction de la piste de l'aéroport et sont en mauvais état. Ils sont classés au titre des monuments historiques en 1938.
À l'origine, il existait trois dolmens, de type angoumoisins, seuls deux subsistent aujourd'hui. Des pierres utilisées pour leur construction proviennent de plusieurs kilomètres en bordure du marais de Brouage. Ils sont déjà cités dans un pouillé de 1169 sous le nom de Boscum de Sauziliâ. Maintes fois cités dans des ouvrages du XIXe siècle, ils font l'objet d'une description plus précise par Émile Mauffras et Henri de Lestrange en 1882 après leur visite sur place.


Citadelle Saint-Martin-de-Ré

Commune : Saint martin-de-ré - Ile de ré

  

Une première citadelle est construite en 1625, elle était composée de quatre bastions et ses courtines étaient précédées de demi-lunes. L'entrée se faisait du côté de la ville, à l'ouest. À l'intérieur de la citadelle, les bâtiments étaient disposés en U autour de la place d'armes. Cette première citadelle est rasée en 1628 selon la volonté du roi suite au siège de Saint-Martin-de-Ré par les Anglais
En 1681, Vauban, chargé par Louis XIV de fortifier Saint-Martin-de Ré, reconstruit une citadelle au même emplacement. À la fin du 17e siècle, l'intérieur de la citadelle comprend des deux côtés de la place d'armes quatre casernes, un pavillon, une chapelle orientée avec logement attenant pour l'aumônier, un magasin aux vivres, un arsenal flanqué de deux corps de bâtiment contenant les logements de l'officier d'artillerie et du gardien du magasin, deux magasins à poudre, une prison, quatre puits et une citerne. Sous les bastions, quatre souterrains voûtés à l'épreuve des bombes sont creusés. En 1685, la citadelle est un lieu de détention pour les huguenots refusant d'abjurer leur religion.
L’enceinte de la citadelle et ses bâtiments, régulièrement entretenus, n'ont pas subi de transformations importantes sous l'Ancien Régime. Seuls les ponts d'accès, à l'origine en bois, sont refaits d'abord sur piliers de maçonnerie entre 1741 et 1767, puis sur des arches en pierre de taille en 1781.
Pendant la Révolution, la citadelle sert de nouveau de lieu de détention pour des prêtres réfractaires, entre l'an IV et l'an VI pour quelques officiers de l'armée de Charette.
Au cours du 19e siècle, des travaux d'aménagements sont réalisés (1810, 1813-1818,1865). Le corps de garde du havre de la citadelle est démoli en juin 1837. Entre 1871 et 1932 , la partie de la citadelle est mise à la disposition de l'administration pénitentiaire pour les forçats en partance pour les bagnes de Nouvelle Calédonie et de Guyane, puis pendant la Première Guerre mondiale pour des soldats allemands, des résistants français, des membres de l'OAS à la fin de la guerre d’Algérie subit quelques transformations. Les bâtiments sont aménagés au 20e siècle pour pouvoir accueillir les prisonniers de la citadelle devenue Maison centrale pour prisonniers de droit commun.
D'un plan tout à fait classique, la citadelle de Saint-Martin-de-Ré a conservé la majeure partie de ses bâtiments. Seuls les quatre corps de caserne les plus méridionaux ont été remplacés par des bâtiments modernes. Bien que désaffectée, la chapelle est reconnaissable à sa façade à fronton percé d'une porte et d'un oculus, surmontée d'un petit clocher-mur. L'arsenal, doté d'une imposante porte dont l'entablement dorique est surmonté de trophées d'artillerie, affecte un plan en T. La Porte royale, autrefois précédée d'un pont-levis, est, de la façon la plus courante, constituée d'un long tunnel franchissant l'enceinte, fermé par deux portes successives et des orgues, flanqué d'un poste de police, un corps de garde et une prison, le tout surmonté d'un logement. Plus remarquable, le port propre à la citadelle, est bien plus important que celui du fort de La Prée. Il est aménagé à l'intérieur d'un ouvrage qui constitue la demi-lune du front de mer de la citadelle.


Porte Dauphine

Commune : La Rochelle
Adresse : avenue de la Porte-Dauphine

  

Ouvrage construit de 1694 à 1699 sur le front nord de l'enceinte, sur un projet de Ferry, préféré à celui de Bullet ; sur la façade antérieure de la porte, une plaque porte une inscription à la gloire de Louis XVI et la date 1699 ; la demi-lune triangulaire comporte une avant-porte, construite en 1697 et 1698, sur des dessins de Masse. L'ouvrage a connu peu de modifications jusqu'au déclassement de l'enceinte en 1902 ; après la guerre de 1914 à 1918, lors du percement de l'avenue de la Porte-Dauphine, les corps de garde et le corps de bâtiment furent démolis, seuls restent la porte d'entrée et son encadrement, ainsi que la porte de la demi-lune.


Tribunal de Commerce, Bourse

Commune : La Rochelle
Adresse : 14 rue du Palais

  

Une juridiction consulaire, construite en 1716 par l'architecte Denis, fut détruite par un incendie ; auparavant, la bourse se tenait en plein air, au canton des Flamands. La construction d'un édifice regroupant bourse, juridiction consulaire et chambre de commerce s'imposa alors aux négociants rochelais ; envisagée des 1743, ce n'est qu'en 1760 que sont adoptés les plans de l'architecte Hue, exécutés par les entrepreneurs Jean et Henri Tourneur ; le gros-oeuvre était terminé en 1764, les aménagements intérieurs en 1765 et la chapelle en 1766, le maître menuisier Chevalier exécuta la porte en bois sur la rue du Palais et Levasseur fit le décor sculpté, en haut et bas-reliefs, de la façade sur cour. Un nouveau devis est dressé par Henri Tourneur pour achever la construction à partir de la colonnade, le chantier dure de 1784 à 1786.


SlipWay La Rochelle

Commune : La Rochelle
Adresse : 19 quai Louis-Prunier

 

Cette cale de construction ou Slip way construit par les Allemands en 1942-1943 fait partie d'un important dispositif qui comprend la base sous-marine de La Pallice. Le mécanisme provient d'un port néerlendais. Après la guerre, il est affecté à l'entretien des chalutiers de 500 tonnes maximum. En 1959, les mécanismes situés sur la rampe (le ber) sont remplacés, modernisés et complétés. Le slip way comprend une rampe en béton armé, constituée de petits emmarchements, d'une pente estimée à 5°, large d'environ 15m et longue de quelques 200m dont 120 sous l'eau. Ce plan incliné est équipé de quatre rails, d'une crémaillère centrale et de rouleaux en bois. Il reçoit deux chariots en IPN rivetés, hissés grâce à deux câbles en acier, reliés chacun à un énorme treuil à moteur électrique. Le ber latéral possède une structure en béton armé à emmarchements successifs, dans laquelle sont noyés sept rails horizontaux et des poulies de renvoi des câbles. Le slip way de La Rochelle constitue un exemple représentatif de ce type d'engin de carénage, qui sont construit dans les grands ports de France et du monde depuis la fin du 19e siècle. Il a conservé tout son équipement (à part la grue) des années 1942-1943 et 1959.


Pont transbordeur de Martrou

Commune : Rochefort
Lieu-dit : Martrou

  

Le pont à transbordeur de Martrou, conçu par l'ingénieur Arnodin et dont les travaux ont débuté en 1898, est mis en service en 1900. Ferdinand Arnodin, entrepreneur à Châteauneuf-sur-Loire, avait déposé conjointement avec Martin Alberto Palacio en 1887 un brevet pour pont à transbordeur édifié à Bilbao. Le système d'exploitation prévu à Martrou est original puisqu'il s'agit d'une concession faite à Arnodin qui paie les travaux et se rembourse par la perception des taxes de transport.
Antérieurement à sa construction, plusieurs projets avaient été envisagés pour remplacer le bac pour franchir la Charente par la route départementale de Rochefort à Saintes, dont un tunnel aux alentours de 1840 et 1870 (par l'ingénieur Cadot, au lieu-dit le Four du Diable), et un pont tournant vers 1875. Dès les années 1830, puis 1850, le projet d'un pont placé en amont du port militaire, à la Cabane-Carrée, avait aussi été examiné. Puis, en 1894, le principe du pont d'Arnodin est comparé avec un système de bac à vapeur à plate-forme mobile. Le Conseil général opte alors pour le pont transbordeur moins coûteux que l'autre système, notamment en raison des travaux inévitables de désenvasement des chenaux aménagés pour l'accostage du bateau à vapeur. Le système du transbordeur est considéré comme "un mode de passage simple, confortable et rapide", moins soumis aux intempéries et qui ne gêne pas le trafic maritime, son tablier étant fixé à 50 m au-dessus des plus hautes eaux.
Sur la rive d'Echillais, une tranchée est ouverte dans la butte pour créer une route d'accès jusqu'au pont. Les travaux de maçonnerie (fondations des pylônes, massifs d'ancrage, quais) sont réalisés par l'entreprise rochefortaise Dodin. Les pièces métalliques des pylônes et du tablier sont préparées dans les ateliers de Châteauneuf-sur-Charente, puis montées par le personnel de l'entreprise de Ferdinand Arnodin. Des câbles à torsions alternatives, plus solides, conçus par l'ingénieur, sont utilisés.
À l'origine, une machine à vapeur de 15 chevaux, alimentée au charbon, assure le fonctionnement des mécanismes du chariot de roulement : un câble s'enroule ou se déroule sur le tambour d'un treuil installé rive droite, dans une salle des machines. Six personnes assurent le fonctionnement du pont et le service de la nacelle, dont un chauffeur (employé au fonctionnement de la machine à vapeur) et un receveur-placeur. Dans cette dernière, 200 piétons pouvaient prendre place ou 50 piétons et 9 charrettes ; les trottoirs aménagés de chaque côté pour les piétons étaient dotés de bancs protégés plus tard par des auvents. Le transbordeur assurait une opération en 4 minutes : embarquement, déplacement, débarquement.
En 1927, un moteur électrique remplace la machine à vapeur. La route départementale est classée, en 1930, route nationale n° 733 et le pont revient dès lors à l'Etat. La nacelle, détruite pendant la Seconde Guerre mondiale en 1944, est reconstruite. Le développement du trafic routier d'après-guerre est tel que le délai d'attente avant de passer est parfois long l'été et certains jours ; la densité de ce trafic devient incompatible avec la lenteur de manoeuvres de la nacelle suspendue.
Le transbordeur est un peu délaissé après la construction du pont de Saint-Clément, en amont de Tonnay-Charente. Il est complètement abandonné au profit du pont à travée levante, construit à une centaine de mètres en aval et ouvert à la circulation en 1967. Toutefois, avant sa fermeture, le pont est mis en vedette dans le film de Jacques Demy, "Les Demoiselles de Rochefort".
Il est protégé en 1976 au titre des Monuments historiques, alors que les Ponts et Chaussées le promettent à la démolition. II reste le dernier pont de ce type en France, ceux de Nantes, Marseille, Rouen et Bordeaux ayant disparu. Il a, depuis sa protection, fait l'objet d'une grande campagnes de restauration dans les années 1980, 1990, puis en 2016. Il fonctionne en période estivale pour le transport de touriste, piétons et cyclistes. Un centre d'interprétation "la Maison du transbordeur", ouvert d'avril à octobre sur la rive d'Echillais, propose de découvrir son histoire.


Musée Napoléon

Commune : Île-d'Aix
Adresse : 30 rue Napoléon

  

C'est dans cette maison, son ultime résidence sur le sol français, où il s'est installé du 12 au 15 juillet 1815, que l'empereur Napoléon décide de se rendre aux Anglais. Le baron Napoléon Gourgaud (1881-1944) la rachète et la restaure entièrement pour y créer un musée d'histoire napoléonienne. Chacune des dix salles qui le composent est consacrée à un thème bien particulier, en essayant dans la mesure du possible de retracer la vie de l'Empereur et de son entourage. Certaines sont consacrées à l'histoire de l'île d'Aix, à la famille Gourgaud ou à la légende napoléonienne dont l'immense production a marqué tout le XIXe siècle.


Cathédrale Saint-Louis

Commune : La Rochelle
Adresse : place de Verdun

  

Souhaité par Louis XIII à la fin du siège de 1628, le diocèse de La Rochelle ne fut créé qu'en 1648. Le Grand-Temple, qui avait été affecté au culte catholique, fit alors office de cathédrale jusqu'à sa destruction par un incendie en 1687. En 1734, l'emplacement de la nouvelle cathédrale fut fixé en bordure de la place du Château, mais ce n'est qu'en 1741 que Jacques V Gabriel en présenta l'avant-projet, et ses plans d'exécution portent la date du 8 février 1742. La première pierre fut posée en juin de la même année, Jacques V étant mort entre-temps, et les travaux furent entrepris sous la lointaine surveillance de son fils, Jacques-Ange, puis s'interrompirent en 1750, faute de ressource. Sans tenir compte du projet d'achèvement de Ducret de 1771, qui réduisait considérablement le plan initial, les travaux ne reprirent qu'en 1774, sous la même vigilance de Jacques-Ange. En 1777, le gros-oeuvre était achevé pour la partie comprise entre la façade et l'église Saint-Barthélemy, contre laquelle butait la deuxième travée du choeur. Ainsi tronqué, l'édifice fut béni en juin 1784, par Mrg Crussol d'Uzès. La Révolution entraîna la destruction de l'église Saint-Barthélemy, supprimant ainsi l'obstacle majeur à l'exécution du plan de Gabriel. Cependant, le projet d'achèvement ne fut réellement envisagé qu'en 1839, sous l'impulsion de Mrg Villecourt et avec l'aide de l'État qui commença à acheter les terrains que devait occuper la partie inachevée du choeur. En 1844, Aubin-Magloire Brossard, suivant très fidèlement les plans de Gabriel, présenta un projet qui, après quelques modifications, fut adopté par le ministre des cultes le 1er février 1849. En mai 1851, Mgr de Villecourt posa la première pierre du chevet et la cathédrale fut consacrée le 18 novembre 1862. Le projet de Jacques V Gabriel était ainsi exécuté, à l'exception des deux tours qui devaient équilibrer l'ordonnance de la façade et qui ne furent jamais élevées. La cathédrale a pour clocher celui de l'ancienne église Saint-Barthélemy.