Gestion quantitative de la ressource

Beillant: crédit photo DDTM17 unité GPRE


A l'instar de tout le Sud-Ouest français, le département de la Charente-Maritime est marqué par un fort déséquilibre entre la ressource en eau et les prélèvements réalisés, notamment en période estivale. La quasi-totalité du département est ainsi classée en zone de répartition des eaux (ZRE) : secteurs dans lesquels est constatée une insuffisance, autre qu'exceptionnelle, de la ressource en eau par rapport aux besoins des utilisateurs.

Ce déficit de la ressource entraîne, dans tous les cours d'eau, le franchissement récurrent des débits et niveaux piézométriques d'objectif d'étiage voire de crise (définis dans les SDAGE Schéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux, ce sont les valeurs en dessous desquelles sont mises en péril l'alimentation en eau potable et la survie des espèces dans le milieu. Elles doivent donc être préservées par toutes mesures préalables, notamment de restriction des usages). Ce déficit peut provoquer une situation critique pour les milieux aquatiques et ses impacts immédiats sont multiples :

  • dans les rivières : fragilisation de la reproduction en période printanière et mise en péril de la vie aquatique en période estivale,
  • dans les marais : problème d'abreuvage du bétail et de milieux,
  • dans les estuaires : déficit d'apport en eau douce, augmentation de la salinité et diminution des apports en nutriments,
  • pour l'approvisionnement en eau potable en saison estivale.
 

Pour concilier les usages de l'eau et parvenir aux objectifs de bon état des masses d'eau fixés par la directive cadre sur l'eau (DCE), l’État et ses partenaires mettent en œuvre une gestion structurelle des prélèvements d'irrigation que complète, en période de crise, une gestion conjoncturelle limitative. Cette gestion s'inscrit dans le cadre général d'une gestion équilibrée et durable de la ressource en eau telle que définie à l'article L211-1 du code de l'environnement: 

"La gestion équilibrée doit permettre en priorité de satisfaire les exigences de la santé, de la salubrité publique, de la sécurité civile et de l'alimentation en eau potable de la population. Elle doit également permettre de satisfaire ou concilier, lors des différents usages, activités ou travaux, les exigences :

  • 1° De la vie biologique du milieu récepteur, et spécialement de la faune piscicole et conchylicole ;
  • 2° De la conservation et du libre écoulement des eaux et de la protection contre les inondations ;
  • 3° De l'agriculture, des pêches et des cultures marines, de la pêche en eau douce, de l'industrie, de la production d'énergie, en particulier pour assurer la sécurité du système électrique, des transports, du tourisme, de la protection des sites, des loisirs et des sports nautiques ainsi que de toutes autres activités humaines légalement exercées."

La gestion structurelle a pour objectif de diminuer annuellement et progressivement les volumes alloués à l'irrigation afin de parvenir, à terme, à l'objectif du volume prélevable fixé par bassin. Cette gestion structurelle, exercée par l’État est, dans un cadre défini, progressivement transférée aux organismes uniques de gestion collective (OUGC).

La gestion conjoncturelle vise à définir des seuils de surveillance du milieu et à prendre les mesures nécessaires pour anticiper leur franchissement et gérer les situations de sécheresse.


En savoir plus :

Le système d'information sur l'eau du bassin Adour-Garonne

La banque nationale des prélèvements quantitatifs en eau (BNPE)

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